Freelance, une évidence

Freelance, une évidence

Vers un idéal

Peu importe la forme que prend le contrat de freelance… Peu importe la précarité qu’il implique… Les Asperger plébiscitent chaudement ce statut qui leur offre une flexibilité maximale et la possibilité de ne pas avoir à supporter un environnement saturé qui les épuise et les vide de leur énergie. 

Travailler en solo en respectant son rythme naturel et en évoluant dans un cadre en cocon protecteur devient également un idéal pour certains salariés neurotypiques qui découvrent le bonheur du télétravail. Certes, il n’y a pas que des avantages et il n’est pas question de dresser une carte postale idyllique. Au-delà des écueils d’un espace au seuil de la sphère privée qui implique un mélange des genres avec lequel il faut savoir jongler, le statut de freelance ne convient pas forcément à tous ceux qui ont besoin d’une organisation plus classique pour conserver leurs repères. Mais pour ceux qui s’affranchissent des formes traditionnelles du travail, la récompense se compose en qualité de vie. 

Freelance, une évidence
En France, 10 % des actifs travaillent en freelance. Aux USA, ils représentent environ 34 %. Et d’après une étude réalisée par Hopwork et Ouishare auprès de plus de 1 000 freelances, en 2017, 90 % des freelances le sont devenus par choix et surtout, 91 % ne voudraient pour rien au monde redevenir salariés. Les Asperger sont des freelances comme les autres. Ils apprécient cette magnifique liberté de choisir leurs horaires, sachant qu’une personne travaillant en indépendant à une rentabilité et une amplitude horaire bien plus large en réalité qu’un salarié, la différence étant dans une optimisation du temps qui permet d’accroitre son rendement tout en savourant pleinement les plages de tranquillité. 

Un constat qui profite tout particulièrement aux personnes Asperger possédant généralement une capacité de concentration maximale dans un environnement serein leur permettant une vitesse d’exécution des tâches remarquable. La possibilité de rester à domicile et de ne pas se heurter à une surexposition successive d’un environnement épuisant (des agitations bruyantes aux heures de pointe, le stress des embouteillages, les rituels du matin entre collègues à respecter, les lumières crues peu adaptées du bureau, les sonneries de téléphone, le brouhaha des voix s’entremêlant en méli-mélo insupportable, les odeurs de parfum, de gâteaux, de fumée de cigarette, les tapotis sur les claviers d’ordinateur…) procure un bien-être dont les effets se mesurent sur le long terme. 

Travailler dans sa bulle ne veut pas dire s’extraire du monde. Bien au contraire. La posture de se tenir à distance offre la possibilité d’une interaction ponctuelle performante (mails, skype, téléphone), d’un déplacement efficace pour aller à la rencontre de ses clients sans perdre de temps. Et surtout d’un aménagement de son emploi du temps sans justification. Pour la majorité des Asperger, jongler avec la gestion de son énergie, de sa fatigue et d’un état physique fluctuant « à fleur de peau » est une gageure quotidienne. Travailler en freelance offre la garantie de s’accorder l’indulgence de la douceur avec soi-même sans avoir à épiloguer pendant des heures avec ses collègues ou ses supérieurs. Un confort bon marché qui permet de ne pas s’exposer aux regards et aux jugements des autres. 


Le statut de freelance gagne peu à peu du terrain au sein des entreprises qui ont compris leur intérêt de faire appel à des intervenants extérieurs ou d’accorder à leurs salariés un permis spécial de travailler à distance. Il reste encore à moderniser dans sa structure, notamment au niveau des protections sociales et juridiques. Si on demandait aux Asperger leur préférence entre travailler en open space ou à domicile, le résultat serait sans nul doute unanime. Le seul détail en montagne à gravir ? Les démarches administratives à accomplir pour parvenir à l’Eden professionnel. La complexité du monde est une richesse à appréhender qui exige qu’on ne s’embarrasse pas avec la contingence de formalités qui méritent une simplification à l’extrême. 

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